Guillaume à Nanterre


Théâtre vs Pizza : Match nul
21 juillet 2008, 2:56
Filed under: Départ, France

Éléonore et son si « beau bonhomme » de cousin…

C’était le 12 juillet 2008 que je mettais fin à mon périple de 5 mois et demi qui m’a conduit en Europe, en Afrique (le Maroc) et en Asie (la rive est d’Istanbul). Tonton Michel et Éléonore, sa fille de 8 ans vivant surtout à Caen avec sa mère, m’ont reconduit à l’aéroport histoire que je ne sois pas seul à déplacer mes 42 kg de bagages ! Puis au bout de 7 heures et demi de vol ainsi que de deux comédies américaines grand public, j’étais de retour dans les bras de papa et les gros becs mouillés de maman (sans oublier ceux de ma soeur).

Bon, trêve de l’inévitable épisode larmoyant du retour au bercail… Vous pouvez facilement vous imaginer la scène, et plusieurs d’entre vous l’avez même déjà vécu plusieurs fois. Passons aux vrais affaires : quel est le lien entre cet article classique et son titre loufoque ?

C’est que je dois vous faire part d’un défi que je m’étais fait il y a plusieurs mois, ou plutôt un défi entre la vie et moi, si vous voyez ce que je veux dire. Je suis même sûr que la majorité d’entre vous avez déjà succombé à ce petit jeu insignifiant pour les autres, mais illogiquement important pour vous-même.

Eh bien moi, c’est partit au moment où je recevais du courrier dans ma résidence à Nanterre, courrier qui se constituait en grande partie de menus publicitaires pour les pizzerias du coin. J’en recevais tellement que j’ai décidé de les garder afin de les comptabiliser une fois mon départ imminent. L’idée du défi m’est alors apparu : entre le nombre de publicités de pizzerias et le nombre de spectacles auxquels j’aurai assisté dans mon séjour, lequel sera le plus élevé ? La pizza contre le théâtre : le combat s’annonçait rude.

Il est maintenant temps que je vous dévoile, après tous mes périples, le résultat de cette compétition. En environ 4 mois et demi de vie dans la résidence, c’est 36 publicités gastronomiques et colorées que j’ai reçues (dont 8 fois la même), alors qu’en 5 mois et demi de voyages, j’arrive au compte de 36 spectacles auxquels j’ai assisté.

36 vs 36 : match nul !

C’est ça qui arrive quand vous avez besoin de défis dans la vie…

Et pour ceux qui se soucieraient de ma santé gastrique ou de ma répulsion adolescente à cuisiner mes plats moi-même, sachez que malgré cette avalanche de tentations en 2D, je n’ai pas téléphoné une seule fois à ces pourvoyeuses de gras salé. J’attends vos félicitations…



Le Festival d’Avignon
21 juillet 2008, 1:54
Filed under: Escapades, France, Spectacle

Ça y est, je suis de retour en terre patrie.

Je ne peux quand même pas éviter par contre de vous parler de mon ultime escapade sur le Vieux Continent, à profiter quelques instants du soleil provençal (et à voir plus de théâtre bien entendu). Comme cerise sur mon sunday vacancier, je suis allé à l’incontournable festival de théâtre annuel d’Avignon, soit l’un des plus grands du monde.

Avignon, son pont et son palais des papes (aux berges du Rhône)

Jeune depuis 1947, il s’est développé au fil des années et s’est scindé en deux: d’abord le In qui est le festival officiel, investissant les lieux les plus prestigieux de la ville (dont l’historique cour d’honneur du Palais des Papes) et invitant les artistes de renommée internationale, puis le Off qui se compose des troupes qui se greffent depuis les années 60 au prestigieux festival pour présenter dans des salles louées (que ce soit des théâtres ou n’importe quel autre espace assez grand pour contenir des spectateurs et quelques acteurs).  Durant le mois de juillet, c’est donc pas moins de 1000 spectacles qui sont présentés dans la ville comptant 90 000 habitants à ses jours tranquilles.

Le palais des papes, LA salle de spectacle du festival

Maintenant qu’on se connaît vous et moi, vous ne serez sûrement pas surpris si je vous dis que j’y ai vu pas moins de 7 spectacles en 3 jours !  Dans le In et dans le Off, j’ai surfé dans les foules pour attraper l’un des derniers sièges disponibles des spectacles courus (Roméo Castellucci, Valérie Dréville, Stefan Kaegi, Heiner Goebbels…) ou être l’un des rares témoins d’une pièce donnée à un public quasi-inexistant.  J’ai aussi vu ou revu des amies que je me suis fait au cours de mon périple, allant même voir un spectacle de marionnette solo interprété par l’une d’elles !

Un spectacle qui changera certainement de nom s’il joue au Québec…

Bref, une très belle conclusion sous le soleil provençal et les spots avignonnais, qui met un terme à 5 mois et demi de périple époustouflant !



Les châteaux à vélo
8 juillet 2008, 8:40
Filed under: Escapades, France

Au fil des mois passés en France, j’avais de moins en moins de raisons de n’avoir toujours pas visité les incontournables châteaux de la Loire… A quelques jours de mon départ, je peux maintenant dire que c’est fait. Et en vélo en plus.

Le départ du périple de la ville de Blois

Seulement trois jours passés dans cette magnifique région, avec des beaux villages campagnards, des champs de vignes pour que les tables soient bien garnies de rouge et de blanc, des châteaux centenaires et (heureusement !) des dénivellations pas trop prononcées. Installé à Blois, une ville qui a quand même vu passé François Premier, Jeanne d’Arc et vu naître Roger Houdin (mieux connu sous son nom d’artiste, Houdini), je partais de là pour mes périples en vélo, en profitant des nombreuses indications pour les cyclistes dans le coin. Le site Internet Les châteaux à vélo est d’ailleurs vraiment intéressant pour ceux qui planifient faire ce genre d’excursion…

Une croix de chemin campagnarde comme il y en a des dizaines dans le coin

Le château de Chaumont, l’un des trois châteaux que j’ai visités

En tout, j’ai visité les châteaux de Blois, de Chaumont et de Chambord. J’ai bien essayé d’aller voir ceux de Fougères et de Cheverny, mais le premier était fermé lors de mon passage (de midi à 14h00 !) et le deuxième, qui attirait ma curiosité puisqu’il a servit à Hergé pour créer Moulinsart, était trop loin de Chambord en vélo pour que je visite les deux décemment la même journée…

Les inévitables dégustations de vins directement du producteur…

Je n’ai pas le temps de mettre des photos de cette belle excursion sur mon album virtuel, du moins pour le moment. Je vais au festival d’Avignon voir quelques pièces et revoir des amis, puis c’est déjà le retour à Montréal ! Je réécrirai donc bientôt sur ce blog, mais peut-être de retour sur le continent américain… Portez-vous bien d’ici là !



Rendez-vous doux
7 juillet 2008, 9:55
Filed under: France

Il faut déjà que je pense a mon retour…

Je vous invite tous à me retrouver vendredi le 18 juillet à l’Amère a Boire, rendez-vous classique des amoureux de la bonne bière et de la bonne bouffe, histoire que je revois la binette de ceux que j’ai quitté il y a plusieurs mois.  Vous êtes tous invités, peu importe qui vous êtes et combien vous êtes !  C’est pas chez moi de toute façon…

Je vous donne les coordonnées du rendez-vous (pour ceux qui en aurait encore besoin…) :

L’Amère à boire
Entre les métros Sherbrooke et Berri-Uqam
2049 Saint-Denis (dans la pente)

J’y serai à partir de 19h30.  Ils ont un bon resto aussi, alors vous pourrez casser la croûte si vous n’avez pas eu le temps de le faire avant.

A très bientôt !



Falstaff au Théâtre des Champs-Élysés
28 juin 2008, 9:08
Filed under: France, Spectacle

Olivier m’a entraîné il y a quelques jours à voir ce spectacle de Verdi, curieux d’assister enfin à une représentation de cette œuvre qui lui a fait découvrir il y a des années le monde de l’opéra. J’étais moi aussi curieux d’aller la voir, mais davantage pour savoir comment le célèbre compositeur italien avait pu adapter en opéra ce personnage terriblement épicurien que Shakespeare a immortalisé dans Les Joyeuses Commères de Windsor et Henri V.

Conventionnel. C’est le mot qui me vient pour décrire cette version de Falstaff. Avec toutes les spectacles contemporains que je vais voir depuis un bout de temps déjà, il m’est spécial d’assister à une mise en scène aussi classique. Avec la belle et ancienne salle à l’italienne du Théâtre des Champs-Élysés (avec son énorme lustre au plafond et ses peintures de bacchantes et de dionysies), voir un opéra traditionnel dans une scénographie traditionnelle est finalement assez original pour moi !

Par contre, je ne suis pas un expert en musique classique, mais je peux dire que c’est le côté sonore qui était le mieux réussi. J’ai été bercé par les chants des interprètes et la puissance de l’orchestre. La finale est superbe, et puisque dans la loge où nous étions nous pouvions nous lever pour mieux voir la scène, je peux avouer que j’ai joué au chef d’orchestre dans l’ombre !

Pour ceux que ça intéresse et qui veulent en savoir davantage, il y a toujours cette critique complète et assez proche de mon propre avis.



Boliloc au Théâtre du Rond-Point
28 juin 2008, 8:35
Filed under: France, Spectacle

Avec Olivier et d’autres amis, nous sommes allés voir un spectacle où les enfants se mêlaient aux adultes. Normal, parce que c’était Boliloc de Philippe Genty.

Spectacle d’illusion et d’humour, où la marionnette, la vidéo, le mime et la danse se mêlent à la magie au rêve. Une ventriloque qui perd le contrôle de ses marionnettes hyperactives, des médecins-bricoleurs qui scient par erreur un bras à leur patiente et qui entrent dans son corps par un tube dans son nombril, des personnages flottant dans l’espace et s’amusant à sauter de planète en planète, une mer en peluche bariolée sur laquelle on aperçoit au loin une motocyclette s’approchant d’une maison qui fume…

Les enfants comme les adultes sortent de ce spectacle le sourire jusqu’aux oreilles. Moi j’en suis sortis un peu désorienté, ravi d’avoir autant rit et rêver mais déçu par le manque de fil conducteur. Je ne parle pas d’une histoire avec des personnages, une problématique et une résolution terminant avec un happy-end. Mais seulement quelque chose sur lequel s’accrocher pour suivre le déroulement des images, qui dans ce cas-ci pourrait très bien être présenté dans l’ordre inverse sans que ça n’y change grand chose. Il faut voir par contre les effets visuels saisissants, qui grâce à un éclairage puissant, des régisseurs alertes et une machinerie invisible mais imposante nous propulsent dans un monde inconscient et merveilleux. Sans parler de la merveilleuse présence physique des trois interprètes principaux, qui nous font franchement rire à quelques moments.

Bref, un très bon amusement, mais qui s’estompe malheureusement vite après consommation.

Je tiens à remercier Vincent Messager de m’avoir recommandé ce spectacle.



Écrire les Mains nues
28 juin 2008, 7:56
Filed under: France

Je vous rassure : je n’ai pas été kidnappé ni voyagé dans un pays où lnternet n’existe pas encore.  Il y a une raison à mon mutisme blogal (ça y est, j’invente un mot).  Les deux dernières semaines ont été plutôt intenses, avec un stage de théâtre et la visite toujours appréciée d’Olivier (qui est enfin en vacances !).


Presque tous les participants au stage dans l’atelier des Mains Nues

Je voulais faire ce stage.  D’abord parce que l’Europe propose toujours quantité de stages intéressants et que nous Nord-Américains ne pouvont que rarement se déplacer pour les faire, et ensuite parce que son titre me faisait rêver.  « Dramaturgies de la marionnette » au Théâtre des Mains Nues, dans le 20e arrondissement dans l’est de Paris.  Créé et toujours dirigé par la famille Recoing depuis deux générations, ce théâtre continue à faire des spectacles et à former les amoureux des marionnettes.  Je passai donc deux semaines à plein temps dans cet atelier où l’on forge les rêves…

Deux semaines en companie de 9 autres stagiaires et 3 professeurs (Joseph Danan (écrivain), David Lescot (écrivain et metteur en scène) et Éloi Recoing (traducteur, marionnettiste et directeur des Mains Nues)).  Étant le seul stagiaire mâle, toujours étudiant, Québécois et de surcroît le plus jeune, j’aurais pu m’attendre à être un peu déphasé par rapport au reste du groupe…  Pas du tout.  Après avoir écrit de courts textes pour les faire jouer par des marionnettes ou, au contraire, après avoir improvisé avec des marionnettes des numéros pour inciter à l’écriture, nous donnions librement notre point de vue sur les oeuvres de tout le monde.  À treize têtes, je peux dire que les idées affluent !

J’ai donc été poussé à produire plusieurs textes, pour la plupart à peine ébauchés mais susceptibles d’être approffondis.  Et je vous le donne en mille: l’une de mes oeuvres a intéressé l’une des stagiaires, qui est une marionnettiste chevronnée toujours en quête de nouvelles idées pour ses prochains spectacles.  Rien n’est encore certain, mais il se peut que votre humble blogueur se soit trouvé son premier contact professionnel !!!  Le premier spectacle officiel de Guillaume sera-t-il joué par les marionnettes d’une compagnie française ?

À défaut de pouvoir visionner des extraits du petit spectacle de la fin du stage (je ne pourrai les visionner qu’à mon retour au Québec), vous pouvez voir plus de (belles!) photos de ma formation dans cet article du journal de bord de la compagnie (n’hésitez pas à naviguer dans le reste de ce blog, il y a de beaux textes traitant du stage que j’ai fait) et dans ce dossier de mon album virtuel.



Sag olonuz Istanbul
15 juin 2008, 12:45
Filed under: Escapades

Ça y est, j’ai vu Istanbul: je peux mourir heureux.


La Mosquée Bleue et moi

Comment décrire en un article de blogue dix jours passés à arpenter le présent et le passé, à visiter des mosquées et des harems, à voir des dervishes tourneurs et des maisons troglodytes de Cappadoce, à franchir quotidiennement le magnifique détroit du Bosphore pour sauter de l’Asie à l’Europe…  Bâtiments sublimes, paysages fous, température idéale, cuisine excellente, gens au coeur d’or : que demander de plus ?  

Le Bosphore et la côte occidentale de la ville (c’est beau, hein ?)

Istanbul, c’était auparavant Byzance et Constantinople.  L’empire romain d’Orient en a fait sa capitale, a continué bien après la chute de Rome à parfaire son art et son culte chrétien (leurs mosaïques sont devenus le symbole de leur raffinement).  Puis en 1453, c’est le grand bouleversement : l’empire ottoman s’en empare, et en fait aussi sa capitale pendant près de 500 ans.  Les sultans remplace les empereurs, les églises se transforment en mosquées.  La Première Guerre Mondiale sonne la fin de la dynastie des harems et des turbans et en 1923 les Turcs entrent dans la modernité en se donnant un pays laïc, n’hésitant pas à bannir le port du voile dans les écoles et les institutions publiques.  Même si elle a de profondes difficultés économiques, qu’un mouvement pro-traditions reprend maintenant du terrain et qu’elle ne sait toujours pas si elle veut entrer dans l’Union Européenne ou rester fièrement indépendante, la Turquie est un pays à la fois moderne et musulman à ne pas confondre avec les autres.

Mais aujourd’hui, Istanbul (qu’on surnomme depuis longtemps la « Sublime porte »), avec ses 13 millions d’habitants répartis à des kilomètres à la ronde et l’augmentation constante de sa population à cause de l’exode rurale, grouille de monde et change de visage.  N’arrivant pas à répondre suffisament vite aux besoins de plus en plus pressants de ses nouveaux arrivants, seulement 2 ponts relient ses deux rives !  Ce qui exige le transport en commun en bateau le matin et le soir pour la population active et les touristes (qui eux sont très heureux de ce passage obligé leur permettant de voir à répétition le détroit et les merveilleuses côtes).  


À Büyükada, une île des Princes à 1h30 de bateau de la mégalopole.

J’étais d’abord motivé à passer tout mon séjour dans la ville, mais en parlant à différents Turcs, je me suis fait convaincre d’aller en province… et ils n’avaient pas du tout tort !  Ce pays offre tellement à voir en beautés naturelles et en sites historiques qu’on estime qu’il faudrait au moins deux mois pour tous les survoler !  Je me suis donc arrêter à Cappadoce, en plein centre de l’Anatolie. 


Non pas Mars, ni Tatooine… mais la Cappadoce !

Cette région est incroyable tant pour sa nature que pour son histoire.  Deux volcans de la région ont craché de la cendre il y a des millions d’années, ce qui a fait que la terre de toute la région est composée de roche friable.  Dans l’Histoire, différentes populations se sont donc servies de cette étonnante caractéristique pour se cacher de leurs ennemis.  En creusant des maisons dans les montagnes ou en construisant de véritable villes sous-terraines (j’en ai visité une qui pouvait facilement abriter 10 000 personnes pendant longtemps!), des peuples comme les chrétiens ont pu se défendre contre les Mongols ou les Ottomans et continuer à construire des chapelles.  Aujourd’hui, l’érosion a forcé à l’expulsion des habitants de ces incroyables villages, mais la région est classée comme patrimoine de l’Humanité par l’Unesco et ses champs de rochers où restent encore des marques d’habitation laissent d’indélébiles souvenirs à ses visiteurs…


Burak et moi, le duo

J’ai une mention toute spéciale à faire à Burak, gentilhomme qui m’a prouvé plus que tous les autres que l’hospitalité légendaire des Turcs ne s’est pas dissipée avec le temps.  Ayant presque tout le long de mon séjour été hébergé par lui (merci encore une fois Couchsurfing), j’ai même eu droit à une journée de visite guidée par sa copine et de belles rencontres avec ses amis.  En plus, avec le temps passé avec Bilal, un sudafricain musulman végétarien politisé faisant des stand-up comiques à Londres qui a été hébergé par Burak en même temps que moi, la journée de tourisme avec deux allemandes (dont l’une travaille pour un théâtre d’Hambourg!) et les meetings organisés avec des Turcs et d’autres voyageurs de passage, je ne peux pas dire que je me suis ennuyé dans mon coin !  

Mais là, je ne vous ai pas parlé du Palais Topkapi des sultans ottomans avec son harem, ni de la soirée des dervishes tourneurs, ni de la Mosquée-Église-Musée de Sainte-Sophie, ni de l’Église orthodoxe tout en haut de l’île paradisiaque de Büyükada (où seuls les vélos et les chevaux sont autorisés pour circuler), ni de Dolmabhaçe le palais occidentalisé et décadent des derniers sultans, ni des chapelles chrétiennes à l’air libre de la vallée des Épées, ni des soirées bon enfant à boire de la Efes Pilsen entre copains sur l’une des innombrables terrasses de la rue Navizade dans le quartier Taksim…

Reste pour vous à voir les quelques photos que j’ai laissé sur mon album virtuel (seulement 64 sur les quelques 360 que j’ai prises au total…).  Une image vaut mille mots, à ce qu’on dit.  J’espère par ce que j’en aurais besoin d’un million pour vous décrire tout ce que j’ai découvert là-bas…



Poème stambouliote
4 juin 2008, 9:52
Filed under: France

Chers amis,

Jusqu’au 14 juin ne perdez pas la boule,

Car je verrai, des mes yeux ébahis,  

Byzance, Constantinople, Istanbul…

En d’autres mots, je serai en Turquie.



Iphigénie en Tauride au Palais Garnier
2 juin 2008, 6:08
Filed under: France, Spectacle

Soyez heureux, ô peuple !  Votre Bacchus-à-lunettes s’est de nouveau remis à son orgie théâtrale !

Décidant de ne pas rater une occasion de revoir une oeuvre du metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski, dont j’ai vu dernièrement un spectacle qui m’avait laissé sur ma faim (Angels in america, vous vous souvenez ?) mais qui reste si encensé par la critique française que je restais curieux de voir autre chose de lui, j’ai décidé comme ça d’aller à l’Opéra de Paris un lundi soir.

Sachant qu’il reste toujours des billets moins chers qu’on peut acheter le soir même, j’arrive tôt au Palais Garnier et j’attends longtemps…  Lorsque finalement j’arrive devant la vendeuse de la billetterie :

– Un billet étudiant pour le spectacle de ce soir.
– Parfait, ça fera 25€.
– 25€ !  Euh, je pensais qu’il y avait des places moins chères…
– Oui, mais là vous avez fait la file d’attente pour les billets de dernière minute.  C’est 25€ pour des places de parterre invendues qui coûtent 130€ normalement…

Pour une fois, le principe commercial du « oui mais c’était en solde ! » a opéré sur votre chroniqueur.  25€ et quelques minutes plus tard, je me retrouve au siège 273, en plein centre au parterre de LA salle d’opéra parisienne…  J’étais déjà venu voir un spectacle là (The Rake’s Progress avec Olivier et Manon, si vous suivez bien… je ferai un quizz à la fin de mon séjour !), mais être comme ça à la place des princes, ça vous fait redécouvrir un endroit du tout au tout !  Avec l’entracte passé dans le grand foyer digne d’une salle de bal du château de Versailles et le balcon à l’extérieur donnant sur le tout-Paris, je me sentais comme l’un de ses dandys de la Dame aux camélias

Mais je n’ai rien dit encore sur le spectacle lui-même !

Iphigénie en Tauride est un tragédie lyrique de Christoph Willibald Gluck qui a été présenté pour la première fois en 1779 à l’Opéra de Paris.  Il est repris cette fois-ci par Warlikowski (qui l’a d’abord fait en 2006, puis qui le reprend maintenant dû à son succès grandissant), ce dernier n’ayant pas hésité à s’approprier l’oeuvre en enlevant la présence des choeurs et des personnages secondaires de la scène, en dédoublant certains des rôles principaux (les femmes que vous voyez sur la photo incarnent justement toutes les deux Iphigénie) et en ajoutant un tas de « mimes », ou du moins des personnages qui n’intéragissent pas directement avec les héros de l’histoire mais ajoutent à leur manière de l’ambiance.  On reconnaît ici la patte de Warlikowski, avec cette esthétique entre le cinématographique et le symbolique, le quitsch et le poétique.  Vive le néon en tout cas !  Ouvrir ce spectacle néoclassique avec des pensionnaires en robe de chambre dans une maison de retraite, qui font les cents pas, jouent aux cartes et écoutent la télévision, pendant qu’une vieille Iphigénie a des prémonitions qu’elle calme avec un comprimé d’aspirine, c’est tout de même un tour de force…  Tout comme voir plus tard un double d’Oreste nu qui massacre Clytemnestre sa mère jouée par quatre grosses quiquagénaires aux seins dévoilés…  Avec l’orchestre symphonique et le choeur en plus devant la scène, c’était simplement majestueux.  Je peux dire que grâce à ce spectacle, je suis pas mal réconcilié avec ce Cracovien.